Il est facile de se rendre compte des enjeux environnementaux et pour la santé liés aux produits chimiques, quand on regarde les différents scandales qui ont mené à l’interdiction de certains produits.

Malheureusement, nous ne sommes pas à l’abri de nouveaux scandales, car de nombreux produits contiennent des substances extrêmement préoccupantes.

De plus, les régulateurs peinent à mettre en place une réglementation efficace, à l’image de la Commission européenne 2023, qui s’apprêtait à implémenter un système empêchant les fabricants de contourner aisément les nouvelles interdictions, avant de s’apprêter à faire marche arrière. Cela n’aidera pas les responsables de la sécurité en milieu professionnel qui devront toujours se méfier de ces dangers.

Voici une liste non exhaustive de produits ayant fait scandale:

 

DDT (Dichlorodiphényltrichloroéthane)

Utilisé comme pesticide dans les années 1940-1970, il a été responsable de la destruction de populations d’oiseaux, d’effets sur la faune et de risques pour la santé humaine, notamment en perturbant le système endocrinien. Il a été largement interdit dans de nombreux pays. Malgré cela, des traces ont été retrouvées jusque dans les baleines au Pôle Sud et une étude de 2015 montre que le niveau de DDT dans les sédiments du Lac Garde (nord de l’Italie) n’a pas réellement baissé depuis 1970.

 

Amiante

Utilisé dans de nombreux matériaux de construction pour ses propriétés isolantes et ignifuges, l’amiante s’est avéré hautement cancérigène. Son utilisation a été progressivement interdite dans de nombreux pays depuis les années 1970 et en Suisse depuis 1989. De nombreux sites restent contaminés

 

Plomb dans l’essence

Pendant des décennies, le plomb était ajouté à l’essence pour améliorer l’indice d’octane et augmenter les performances des moteurs. Cependant, cela a entraîné une pollution de l’air importante et des risques pour la santé humaine. L’utilisation de l’essence au plomb a été interdite dans de nombreux pays à partir des années 1970. En Suisse, l’essence au plomb a été interdite seulement en 2000.

 

Peinture au plomb

L’utilisation de peintures contenant du plomb a été courante dans les bâtiments jusqu’à ce que l’on découvre que l’exposition au plomb pouvait entraîner de graves problèmes de santé, en particulier le saturnisme ayant des conséquences sur le système nerveux, la moelle osseuse et les reins. L’utilisation de la peinture au plomb dans les bâtiments résidentiels a été interdite officiellement en 2006 en Suisse. Toutefois, de nombreux bâtiments contiennent encore des peintures au plomb qui posent problèmes par exemple en cas de travaux.

 

CFC (Chlorofluorocarbures)

Utilisés dans les réfrigérants, les aérosols et les mousses, les CFC ont été responsables de la destruction de la couche d’ozone. L’accord de Montréal en 1987 a conduit à leur élimination progressive et à la lente réparation de la couche d’ozone.

 

PCB (Polychlorobiphényles)

Utilisés dans les isolants électriques, les PCB se sont avérés être des polluants persistants et hautement toxiques, provoquant des dommages environnementaux importants et des risques pour la santé. Leur utilisation a été largement restreinte à partir des années 1970 et interdite en Suisse en 1986.

 

Un problème encore d’actualité

Ces exemples illustrent l’importance de la réglementation et de la surveillance des produits chimiques pour protéger la santé humaine et l’environnement. De nombreux autres produits chimiques ont également fait l’objet de controverses et de restrictions au fil du temps.

De plus, de nombreux produits contiennent encore des substances extrêmement préoccupantes listées par l’ECHA. Et celles-ci peuvent encore poser de grands problèmes. On y retrouve les :

  • Cancérogènes
  • Mutagènes
  • Reprotoxiques
  • Sensibilisants
  • Perturbateurs endocriniens
  • Persistants, bioaccumulables et toxiques (PBT)
  • Très persistants et très bioaccumulables (vPvB)

C’est pourquoi un travail assidu devrait être réalisé pour remplacer autant que possible les produits qui en contiennent. Dans les cas où les substituer ne serait pas envisageable, il est capital de sensibiliser correctement les utilisateurs et de mettre en place un système d’information qui leur permette en tout temps de savoir quels EPI utiliser pour se protéger.

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